Entre grandeur et décadence
L’arrivée de marcel leclerc
Au terme de la saison 1964-1965, la situation de l’Olympique de Marseille est très précaire. Quatorzième de deuxième division, le club marseillais est au bord du dépôt de bilan. Mais l’OM est pris en mains par Marcel Leclerc et le club va connaître des moments beaucoup plus glorieux. La première saison de l’ère Leclerc est une réussite. Le journaliste se montre très ambitieux en recrutant huit joueurs à l’été 1965. L’équipe entraînée par Mario Zatelli termine à la deuxième place de deuxième division et retrouve ainsi l’élite pour la première saison de Leclerc à la tête de l’OM ! On ne pouvait pas rêver de meilleurs débuts.
Leclerc confirme alors ses hautes ambitions en recrutant deux internationaux français, Marcel Artelesa et Jean Djorkaeff et en remplaçant Zatelli par Robert Domergue. Josip Skoblar, prêté par Hanovre, renforce également l’effectif. Il dispute son premier match en décembre et impressionne par son adresse devant le but. Le Croate marque à treize reprises en quelques mois pendant sa première période sous le maillot bleu et blanc. Le club phocéen évite le piège de la descente comme ce fut le cas en 1963 et finit à la neuvième place lors de l’exercice 1966-1967.
La saison suivante, l’OM s’améliore considérablement sur le plan du jeu. A sept journées de la fin, les Marseillais sont deuxièmes mais ils terminent finalement à une honorable quatrième place.
L’exercice 1968-1969 commence mal avec une seule victoire en dix matches. Les Olympiens sont alors 17ème du classement et Domergue est remplacé par Djorkaeff, alors entraîneur-joueur pendant l’intérim puis par Mario Zatelli qui effectue son retour sur le banc de l’OM. Les phocéens reprennent du poil de la bête et sont septièmes au terme de la saison. Les Marseillais remportent même la Coupe de France en mai 1969 face à Bordeaux (2-0), vingt-six ans après le dernier sacre olympien dans cette compétition. Les coéquipiers de Roger Magnusson, ailier droit arrivé à l’intersaison, sont accueillis en héros à Marseille par plus de 150000 personnes.
Peu de changements sont à noter à l’été 1970 et les deux favoris pour le sacre en championnat sont logiquement l’OM et Saint-Etienne. Skoblar effectue son retour à Marseille en novembre et il formera avec Magnusson un redoutable duo. Le club provençal termine deuxième de D1 à la fin de la saison 1969-1970.
Le même duel oppose l’OM aux Verts la saison d’après. Les Marseillais sont à égalité de points avec Saint-Etienne en décembre 1970. Pourtant, Leclerc décide de se séparer de Mario Zatelli pour redonner un nouvel élan à son équipe et Lucien Leduc arrive sur le banc de l’OM. Ce choix est critiqué sur la Canebière mais les recrutements de Pantelic et Gilbert Gress apaisent le public marseillais jusqu’à en oublier le départ de Zatelli. Les Verts et l’équipe provençale sont aux coudes à coudes dans le sprint final. La dernière journée voit l’OM s’imposer contre Strasbourg au Vélodrome (6-3) alors que Saint-Etienne s’incline à Nantes (2-1). L’OM est alors champion de France pour la quatrième fois de son histoire et met fin à deux ans de règne stéphanois ! Josip Skoblar inscrit notamment 44 buts en championnat. Un record.
LE RETOUR DE MARIO ZATELLI
Leclerc se met alors à voir encore plus grand et veut que son club s’inscrive dans la durée. Les stéphanois Bernard Bosquier et Georges Camus viennent renforcer l’Olympique de Marseille. Les Phocéens sont extrêmement solides mais en mars 1972, Leclerc remercie par surprise Lucien Leduc, les deux hommes ayant des relations tendues et Mario Zatelli effectue son retour. Meilleure défense du championnat (37 buts encaissés) et emmené par les deux chouchous du Vélodrome, Skoblar et Magnusson, l’OM est sacré champion de France pour la deuxième fois d’affilée. En Coupe des Clubs Champions, l’OM s’incline contre le grand Ajax Amsterdam en huitièmes de finale. Mais les hommes de Zatelli réalisent un doublé historique Coupe-Championnat en battant le SEC Bastia en finale de la Coupe de France en juin 1972 (2-1) ! Plus de 200000 personnes sont présentes sur le Vieux-Port en juin 1972 pour célébrer ce doublé historique !
Mais accusé d’avoir détourné de l’argent, Marcel Leclerc est contraint de quitter la présidence du club et démissionne en juillet 1972. L’exercice suivant marque la fin d’un cycle. Le nouveau président René Gallian maintient sa confiance à l’Allemand Kurt Linder, recruté par Leclerc, sur le banc et réalise un recrutement de qualité en enrôlant des joueurs comme Marius Trésor ou encore le redoutable buteur Salif Keita. En mars 1973, une crise éclate au club et Zatelli remplace Linder. L’OM termine alors troisième de première division. Les Olympiens seront sortis en seizièmes de finale de la Coupe des Clubs Champions contre la Juventus Turin et en quart de finale de la Coupe de France contre Lyon.
La saison 1973-1974 est marquée par une instabilité sur le banc olympien. Quatre entraîneurs se succèdent : Mario Zatelli, Joseph Bonnel, Fernando Riera et Jules Zvunka. L’OM réalise une saison décevante avec une douzième place de D1 et une élimination dès les 32èmes de finale de la Coupe de France. Les provençaux sont aussi éliminés lors des 8èmes de finale de la Coupe de l’UEFA face à Cologne.
La saison suivante, un engouement sans précédent voit le jour sur la Canebière avec l’arrivée des deux brésiliens champions du monde en 1970 au Mexique, Paulo Cezar et Jaïrzinho. L’arrivée du second entraîne le départ de Skoblar et Roger Magnusson quitte aussi l’OM. Les Olympiens terminent deuxièmes de D1 et sont éliminés en quart de finale de la Coupe de France face au PSG. L’été 1975 voit les Brésiliens Jaïrzinho et Paulo Cezar déjà quitter le club au bout d’une saison mais le buteur argentin en provenance su Sporting Lisbonne Hector Yazalde renforce les rangs marseillais. L’OM réalise alors une saison sans éclats en championnat, mis à part une victoire contre Saint-Etienne (4-2), mais les hommes de Zvunka remportent leur neuvième Coupe de France grâce à un succès en finale contre Lyon en juin 1976 (2-0).
L’année suivante se révèle plus triste pour l’OM, désormais entraîné par José Arribas, avec une douzième place de première division à la clé, une élimination dès l’entrée en lice en Coupe de France et une défaite lors des seizièmes de finale de la Coupe des Coupes. Josip Skoblar, choisi par le président D’Agostino, devient le directeur sportif olympien en juillet 1977. Il restructure l’équipe marseillaise et les coéquipiers du jeune Jean Fernandez terminent à la quatrième place avec la deuxième meilleure attaque (70 buts).
Mais les deux années suivantes sont plus difficiles. Les dirigeants marseillais Gallian, D’Agostino et Carlini sont en conflit et Marseille redescend en deuxième division au terme de la saison 1979-1980. La décadence.