Photo : OM.fr
Jocelyn Angloma : La perle de la Guadeloupe
Arrivé en métropole au printemps 1985, le natif des Abymes, qui suivait une formation d’électricien, étaient loin de se douter qu’il allait connaître l’une des plus et riches carrières professionnelles du monde du football en jouant 17 ans au plus haut niveau.
Quand il débarque à Marseille durant l’été 1991, beaucoup se posent des questions. Certes Jocelyn Angloma n’était pas un inconnu mais il n’était pas non plus l’une de ces stars que Bernard Tapie avait l’habitude de recruter à chaque intersaison.
Formé en Guadeloupe au club de l’Etoile de Morne-à-l’Eau (1975-1985), passé par Rennes (1985-1987) puis Lille (1987-1990), il avait en outre la fâcheuse particularité d’arriver directement du Paris Saint-Germain (1990-1991).
De plus, l’OM comptait déjà dans ses rangs celui que l’on considérait alors comme l’un des meilleurs latéraux droit du monde : Manuel Amoros, joueur à la carrière irréprochable… hormis un tir au but manqué en finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions contre l’Etoile Rouge de Belgrade à Bari quelques semaines plus tôt…
La suite de l’histoire allait prouver aux supporters sceptiques que le « Boss » avait eu, une nouvelle fois, le nez creux. Le Guadeloupéen était une valeur montante, un joueur d’avenir. Doté d’une pointe de vitesse impressionnante (il courait le 100 mètres en moins de 11 secondes), il était également dur sur l’homme et adroit dans la relance. Ses immenses qualités séduisirent le sélectionneur Michel Platini, qui lui offrit sa première sélection en Bleu, face à la Tchécoslovaquie le 13 octobre 1990. Jocelyn Angloma évoluait alors au PSG où le coach, Henri Michel, lui avait concocté un nouveau rôle de « milieu de terrain / piston » sur le flanc droit.
C’est pourtant avec l’OM que le natif des Abymes allait attirer la lumière sur lui et atteindre la consécration. Après un début de saison 1991-1992 plutôt difficile. Jocelyn Angloma est utilisé soit au milieu, soit en doublure en défense. Il prend petit-à-petit confiance et gagne ses galons de titulaire.
La saison suivante, il s’impose au poste de latéral droit, reléguant Manuel Amoros sur le banc de touche. Angloma, Casoni, Boli et Di Meco formaient alors l’une des défenses les plus imperméables d’Europe. Même l’AC Milan, considéré comme la meilleure équipe du monde à l’époque s’y est cassé les dents en finale de Champions League 1993 à Munich.
Champion de France en 1992 et 1993, champion d’Europe en 1993, Jocelyn Angloma reste une saison de plus à Marseille malgré les secousses provoquées par l’affaire VA-OM et l’annonce de la rétrogradation du club en D2 à la fin de l’exercice 1993-1994, conclu à une belle deuxième place.
La mort dans l’âme, il quitte l’OM pour faire les beaux jours du Torino (1994-1996), de l’Inter Milan (1996-1997) où il disputa une finale de coupe de l’UEFA en 1997. C’est en Espagne sous les couleurs du FC Valence, qu’il enrichit encore un peu plus son palmarès déjà bien fourni : Coupe d’Espagne 1999, Supercoupe d’Espagne 1999, Championnat en 2002 et deux finales de Champions League en 2000 et 2001.
En 2002, à l’âge de 37 ans, il raccroche les crampons, après 17 ans passés au plus haut niveau. Mais le foot, c’est plus fort que lui et l’envie de fouler les terrains ne le quitte pas. Il retourne ainsi en Guadeloupe jouer en amateur au sein de son club formateur à l’Etoile de Morne-à-l’Eau. En 2009, il devient entraîneur du club. Il remporte la Coupe de Guadeloupe de football en 2015 et devient en 2017, après en avoir été l’entraîneur adjoint, sélectionneur de l’équipe de Guadeloupe.