Photo : OM.fr
Les larmes de Bari
Le 26 mai 1993, l’OM touchait le Graal en remportant la Ligue des Champions face au Milan AC à Munich. Mais les scènes de joies vues ce jour-là contrastent avec la grande déception affichée après la cruelle défaite en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions contre l’Étoile Rouge de Belgrade deux ans plus tôt, le 29 mai 1991.
Entraînés successivement par Gérard Gili, Franz Beckenbauer et Raymond Goethals cette année-là, les Olympiens réalisent un excellent parcours dans la compétition. Les Marseillais éliminent le Dinamo Tirana en seizième de finale et le Lech Poznan en huitième. En quart de finale, la difficulté monte d’un cran pour les Olympiens puisqu’ils affrontent le grand Milan AC. A l’aller, l’OM obtient le match nul à San Siro grâce à un but du plat du pied droit de l’inévitable Jean-Pierre Papin (1-1). Au retour, le club marseillais élimine les Milanais grâce à une reprise de volée de Chris Waddle (1-0).
En demi-finale, Marseille élimine le Spartak Moscou après une victoire à l’aller (1-3) et un succès au retour (2-1). Le club de Bernard Tapie est alors en finale ! Emmené par des joueurs comme Papin, Waddle, Pelé ou encore Boli, l’OM se met alors à rêver et affronte l’Étoile Rouge de Belgrade au Stade San Nicola à Bari le 29 mai 1991, où des milliers de supporters des deux équipes ont fait le déplacement.
Olmeta, Amoros, Boli, Mozer, Casoni, Di Méco, Waddle, Fournier, Germain, Pelé et Papin composent l’équipe olympienne. Stojanovic, Sabanadzovic, Najdoski, Belodedici, Marovic, Prosinecki, Jugovic, Miajlović, Savicevic, Pancev et Binic sont alignés côté serbe. L’Étoile Rouge de Belgrade compte dans ses rangs une génération dorée dont Savicevic, Mihajlović, Jugovic et Prosinecki sont les joueurs les plus talentueux. Durant la rencontre, les joueurs yougoslaves, qui ont parfaitement préparé le match, font déjouer l’équipe de Raymond Goethals, pourtant dominatrice.
Les adversaires de l’OM évoluent en bloc bas et font un pressing intense qui empêche les Marseillais de déployer leur jeu. Le trio Waddle-Papin-Pelé fait preuve d’une rare maladresse et Papin, meilleur buteur de la compétition avec six réalisations, ne trouve pas le chemin des filets. Le match est frustrant pour les spectateurs et les deux équipes, n’arrivant pas à marquer, disputent alors les prolongations, qui conduisent finalement aux tirs au but.
Goethals choisit cinq tireurs et Manuel Amoros s’élance en premier pour l’OM. Mais Stojanovic, le gardien de l’Étoile rouge de Belgrade stoppe le tir du défenseur olympien. Les Serbes ne ratent aucun tir et à 22h50, l’Étoile Rouge de Belgrade remporte sa première Coupe d'Europe des Clubs Champions, au grand dam de l’OM (0-0, 5-3 aux t.a.b.).
Les joueurs de l’Olympique de Marseille sont anéantis après la rencontre et une image est restée dans les mémoires des supporters marseillais : les larmes de Basile Boli. Le lendemain, le quotidien sportif L’Équipe titre « Le rêve brisé ». Heureusement, l’Olympique de Marseille de Tapie connaîtra son heure de gloire deux ans plus tard dans la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Mais la défaite à Bari reste un traumatisme pour de nombreux Marseillais.