En 1924, l’Olympique de Marseille remporte sa première Coupe de France. Auréolé de ce nouveau statut, les dirigeants marseillais se mettent à rêver encore plus grand et veulent poursuivre cette montée en puissance. Ils recrutent alors Jules Devaquez. L’ailier droit évolue dans le club de la cité phocéenne pendant six ans, de 1924 à 1930.
Né le 12 mars 1899 à Paris, Jules Aimé Devaquez commence sa carrière en junior au sein de l’US Saint-Denis de 1914 à 1916. Il rejoint ensuite l’Olympique de Pantin, club dans lequel il évolue de 1916 à 1924. Il remporte sa première Coupe de France en 1918, alors appelé “Coupe Charles-Simon“ à cette époque, avec le club parisien.
"JULO", L'AILIER COMPLET
Surnommé “Julot“ et réputé comme un ailier complet avec une très grosse pointe de vitesse et un excellent jeu de tête, Devaquez fait également ses débuts en Équipe de France en 1920. Durant sa carrière, l’attaquant porte le maillot tricolore à quarante-et-une reprises, un record détenu jusqu’en 1938. Devaquez paraît tellement indispensable sur un terrain de football qu’il participe aux Jeux Olympiques d’Anvers en 1920, ceux de Paris en 1924 et Amsterdam en 1928. Il est d’ailleurs quart-de-finaliste en 1924 et marque douze buts avec la France de 1920 à 1929.
En 1924, Devaquez quitte la région parisienne et rejoint l’OM. Le professionnalisme n’ayant pas encore fait son apparition dans le football français, il profite d’un emploi de complaisance. Ses tirs puissants et ses talents de dribbleurs vont rapidement ravir les supporters marseillais. Avec ses deux coéquipiers parisiens Jean Boyer et Édouard Crut, “Julot“ remporte la Coupe de France avec l’Olympique de Marseille en 1926 et en 1927. Le natif du neuvième arrondissement de la capitale est décisif dans les deux finales. Il inscrit un doublé lors du sacre face à l’AS Valentigney le 9 mai 1926 (4-1) et marque un but en finale de l’édition 1927 contre Quevilly (3-0). Devaquez remporte également le premier titre de champion de France en “amateur“ avec le club olympien en 1929. Titularisé en finale face au Club Français (3-2), il voit ses coéquipiers Boyer et Bonello, tous les deux buteurs, offrir le graal à l’OM.
Sa première et belle aventure avec Marseille s’achève en 1930 quand il rejoint l’OGC Nice. Dès l’apparition du statut professionnel en France en 1932, Devaquez devient entraîneur. Il est entraîneur-joueur de l’AS Bézier en division 2 lors de la saison 1933-1934. “Julot“ entraîne par la suite le SO Montpellier, le FC Grenoble, l’AS Aix, Lyon OU et…’l’Olympique de Marseille.
L’OM sera sa seule équipe entraînée en Division 1. Il dirige quarante-et-un matches toutes compétitions confondues pour dix-huit succès, douze nuls et onze défaites lors de l’exercice 1946-1947. Raymond Devaquez, le fils de Jules, dispute d’ailleurs quelques rencontres avec Marseille lorsque son père est l’entraîneur du club. Mais le président en place, Louis-Bernard Dancausse est déçu des mauvais résultats de Devaquez, qu’il juge par ailleurs trop autoritaire, et décide de le remplacer à l’été 1947 par un l’Italien Giuseppe Zilizzi.
Après une dernière expérience comme coach au Lyon olympique universitaire lors de la saison 1948-1949, Devaquez se retire du milieu du ballon rond dans les années 1950 et devient un concessionnaire Renault dans la cité rhodanienne.
Réputé comme un joueur avec un mauvais caractère, Devaquez restera à coup sûr comme l’un des meilleurs ailiers que l’Olympique de Marseille ait connu dans sa longue histoire. Un joueur qui a enflammé le stade de l’Huveaune à de nombreuses reprises.