Bernard Tapie rachète l’OM en 1986 et pour sa première saison, il recrute de nombreux joueurs pour renforcer l’équipe. Parmi eux, un certain Jean-Pierre Papin. Le jeune français va alors s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de l’Olympique de Marseille, si ce n’est le meilleur. Sous le maillot olympien, Papin fait trembler les filets adverses à de très nombreuses reprises durant ses six années passées sur la Canebière.
Né le 5 novembre 1963 à Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Papin se passionne pour le football dès son plus jeune âge et veut devenir footballeur professionnel. Il évolue sous les couleurs de l’INF Vichy lors de la saison 1983-1984 en National puis rejoint Valenciennes où il évolue en deuxième division. Il rejoint ensuite le FC Bruges et se fait remarquer en Belgique pour ses qualités. “JPP“ inscrit 25 buts en une saison avec le club de Bruges et dispute la Coupe du Monde au Mexique avec la France pendant l’été 1986.
Papin arrive à l’OM après la compétition internationale. Son arrivée est d’ailleurs assez tendue puisque l’attaquant avait déjà signé un pré-contrat avec l’AS Monaco mais c’est bien avec l’OM qu’il a choisi de poursuivre sa carrière. Sa première saison est mitigée. Il inscrit 13 réalisations en championnat mais se montre maladroit. Certains doutent de ses capacités et les plus pessimistes ironisent sur JPP : “J’en peux plus“ ou encore “J’en plante pas“.
Les "papinades"
Mais Papin travaille dur et mouille le maillot. Il s’étoffe, progresse et devient le serial buteur du club marseillais. Les supporters adorent les joueurs qui se transcendent sous la tunique olympienne et le Français est irréprochable de ce côté-là. En plus, il marque des buts, beaucoup de buts. Papin termine meilleur buteur de D1 pendant cinq saisons d’affilée avec Marseille (19 buts en 1988, 22 buts en 1989, 30 buts en 1990, 23 buts en 1991 et 27 buts en 1992).
Les magnifiques réalisations du redoutable buteur portent un nom : les “papinades“. Admirateur de Giresse et Allofs, deux Olympiens auprès desquels Papin a beaucoup appris, il colle parfaitement à la devise du club “Droit au But“. Avec l’OM, JPP remporte quatre championnats de France (1989, 1990, 1991, 1992) ainsi qu’une Coupe de France (1989). Papin livre d’ailleurs une prestation exceptionnelle lors du sacre de Marseille contre Monaco en finale de la Coupe de France le 10 juin 1989 en inscrivant un triplé (4-3).
balloN D'or 1991
Durant sa période olympienne, JPP se distingue notamment en marquant un quadruplé lors d’une fantastique victoire contre Lyon en championnat en janvier 1991 (7-0). Année durant laquelle Papin devient le troisième joueur français, après Platini et Kopa, à remporter le Ballon d’Or. Mais il est toujours le seul français à avoir remporté cette récompense sous les couleurs d'un club français.
Papin connaît des succès mais aussi des désillusions avec l’OM à l’instar de la défaite en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions le 29 mai 1991 à Bari contre l’Étoile Rouge de Belgrade (0-0, 5 tab 3) ou encore l’élimination en demi-finale de la même compétition en avril 1989 face à Benfica. Un match marqué par un but de la main de Vata qui prive les Olympiens de la finale. Le drame de Furiani le 5 mai 1992 est également un traumatisme pour JPP et ses coéquipiers.
Sous les couleurs de l’OM, Papin inscrit 134 buts en première division. Très vif et pur poison pour les défenses adverses, il est le troisième meilleur buteur de tous les temps en championnat avec l’OM derrière Andersson et Skoblar. JPP quitte le club en 1992 et ses adieux au Vélodrome sont très émouvants en avril lors d’une victoire contre Cannes (2-0).
Élu Olympien du XXe siècle par les supporters marseillais, Papin est passé en quelques années du statut de jeune joueur prometteur à un statut de star à son départ.
rETROUVAILLES AVEC L'om EN 1993
Il rejoint ensuite le Milan AC. Il retrouve l’OM en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions en mai 1993 sous le maillot milanais et les Marseillais remportent la coupe aux grandes oreilles au dépens de l’équipe de l’international français (54 sélections, 30 buts).
En Lombardie, il gagne deux Série A (1993, 1994) deux Super Coupe d’Italie (1993, 1994) et une Ligue des Champions (1994).
En 1994, il quitte l’Italie pour rejoindre un autre club prestigieux, le Bayern Munich, club avec lequel il remporte une Ligue Europa (1996). Il revient ensuite en France et plus précisément à Bordeaux et termine sa carrière en deuxième division à Guingamp. Après avoir raccroché les crampons, il se consacre à une carrière d’entraîneur. Il entraîne à deux reprises le Bassin d’Arcachon et connaît des passages de courtes durées à Strasbourg, Lens et Châteauroux.